L’apartheid israélien, une impasse tragique
Écrit par Jean Francheteau, ce livre se place « sous l’égide du Droit international ». Il revendique l’impartialité des faits et l’objectif – effectivement atteint – d’être un ouvrage de vulgarisation. C’est aussi une mine d’informations.
Rédigé en 2023, édité en mai 2024, certains textes ont été remaniés in extremis afin d’intégrer les bouleversements du 7 octobre. En particulier l’épilogue apporte d’importantes précisions sur les faits tels qu’ils ont pu être retracés depuis par différentes sources israéliennes et européennes. Il remet ainsi en cause les mensonges sans vergogne abondamment relayés par la plupart des politiques et des médias occidentaux. De même, il analyse le discours qu’avait prononcé le 7 octobre Ismaël Haniyeh, chef du Bureau politique du Hamas. Paru sur YouTube, il fut immédiatement censuré avant d’être repris une semaine plus tard sur le site d’Orient XXI (1) dans un article de Sophie Pommier. Ici encore la propagande israélienne est sérieusement bousculée. Au demeurant, au long de ses 372 pages, ce livre est très documenté. Chacun des 14 chapitres prend la forme d’un quasi-dossier sur le thème traité. Ainsi, la présentation du sionisme en début d’ouvrage s’appuie sur une description chronologique de chacun des chefs de gouvernement qui se sont succédé depuis la création de l’État d’Israël.
L’auteur montre ainsi la constance des positions, y compris celle du « faiseur de paix » qu’était Yitzhak Rabin, dont le projet était « un État d’Israël supervisant sous forme d’un protectorat une forme d’autonomie palestinienne ». Plus loin, la présentation des réfugiés en exil fait un tour d’horizon fort utile des diasporas et des pays d’accueil. Plus loin encore, sont dressés les portraits d’une quinzaine d’ONG palestiniennes parmi les plus importantes. De même pour la solidarité en Israël. En fin d’ouvrage, la littérature poétique palestinienne réfère à 46 auteurs, décrits un à un. Même chose pour le théâtre, les arts plastiques, la musique ou le cinéma : une profusion de films et de réalisateurs sont présentés. On regrettera néanmoins l’absence de bibliographie. De même, quelques renvois ou notes de bas de page auraient parfois été utiles pour approfondir une question. Cette réserve ne remet cependant pas en cause la fiabilité et la rigueur de ce livre qui constitue une mine d’informations à laquelle se référer.
---Bernard Devin