Blog ScribAction

21Oct.2023

Depuis 2008, une succession intolérable de massacres sur la population de Gaza !

Gaza Génocide

17 octobre 2023 - L’occupation israélienne bombarde un hôpital à Gaza, faisant près de 500 morts et des centaines de blessés.

L’occupation israélienne a perpétré un massacre devant le monde entier en bombardant un hôpital abritant plus d’un millier de civils, faisant des centaines de morts.

Photo : Abdelhakim Abu Riash/Al Jazeera
Photo : Abdelhakim Abu Riash/Al Jazeera

Les médias palestiniens ont rapporté que l’hôpital Al-Maamadani abritait plus d’un millier de personnes, dont des réfugiés palestiniens, des patients et des journalistes.

Les forces d’occupation israéliennes ont bombardé l’hôpital palestinien alors que Gaza continue de signaler que son secteur de la santé souffre de la crise, les médicaments et les fournitures médicales risquant de s’épuiser.

Une vidéo devenue virale sur les médias sociaux montre le moment de la frappe. Elle montre un objet extrêmement rapide qui a frappé l’hôpital en phase terminale.

Certains comptes israéliens et pro-israéliens ont affirmé qu’il s’agissait d’un lancement raté de la résistance, dans une faible tentative de rejeter la responsabilité sur l’occupation israélienne et de diaboliser les factions de la résistance. Au vu de la vitesse de l’objet, il n’est pas possible qu’il s’agisse d’un missile raté, car les roquettes qui ne parviennent pas à accélérer ont une vitesse beaucoup plus faible.

La différence de vitesse peut être facilement identifiée entre les munitions planantes lancées depuis les airs et les missiles ratés qui ne parviennent pas à accélérer. Par conséquent, l’objet qui a frappé l’hôpital était sans aucun doute une frappe aérienne israélienne.

Malgré les appels lancés au niveau mondial pour protéger les établissements de santé des frappes aériennes israéliennes et des ordres de déplacement forcé, les menaces israéliennes ont visé les hôpitaux de la bande de Gaza, mettant en péril le bien-être des patients et des blessés. Samedi, “Israël” a exigé que l’hôpital al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, évacue de force ses patients et son personnel dans un délai de deux heures.

Les avions de guerre israéliens ont également mené des frappes aériennes à proximité de l’hôpital de Tel al-Zaatar, dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de leur tentative d’exercer une pression sur l’hôpital et d’accélérer le processus de déplacement.

Dans le même contexte, l’hôpital pour enfants al-Durra, dans l’est de la bande de Gaza, a été contraint d’évacuer son personnel et ses patients après avoir été bombardé avec des munitions au phosphore blanc.

Cette situation survient alors que le système de santé de Gaza est confronté à une grave crise, marquée par la diminution des stocks de médicaments et les pénuries d’électricité dues au blocus israélien total.

Le porte-parole du ministère palestinien de la santé, Ashraf al-Qidra, a déclaré jeudi à Al Mayadeen que Gaza était à quelques heures de la fermeture complète des services essentiels et que le secteur de la santé était en train de s’effondrer.

« Les médicaments se raréfient et sont presque épuisés », a déclaré M. Al-Qidra, précisant que seules les unités d’urgence fonctionnaient dans les hôpitaux de Gaza en raison de la pénurie de carburant.

A quand un Tribunal de Nuremberg pour les génocidaires israéliens ?

Le raid aérien israélien sur l’hôpital arabe al-Ahli fait plus de 500 morts et des centaines de blessés, annoncent les responsables de Gaza.

Photo - Mohammed Zaanoun / Activestills
Photo - Mohammed Zaanoun / Activestills

Un bombardement israélien a frappé un complexe hospitalier bondé dans le centre de Gaza, tuant environ 500 personnes, dont des patients et des Palestiniens déplacés qui s’abritaient à l’intérieur, selon des responsables de la bande de Gaza assiégée.

Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que l’explosion survenue mercredi à l’hôpital arabe al-Ahli avait été provoquée par un raid aérien israélien.

L’attaque a rapidement suscité une condamnation internationale, les médias et les réseaux sociaux étant remplis d’images de chambres en feu et de civières remplies de blessés et de morts.

« C’est extrêmement choquant et cela montre une fois de plus un mépris flagrant pour la vie des civils », a déclaré l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sur les réseaux sociaux.

Le roi Abdallah II de Jordanie a quant à lui qualifié l’attaque de « massacre » et de « honte pour l’humanité ».

Le ministère de la santé de Gaza a publié un communiqué expliquant que l’hôpital avait joué un rôle vital en offrant un abri aux civils.

« Personne dans le monde n’attaque les hôpitaux dans aucun autre pays du monde », a déclaré M. Barghouti. « Vont-ils condamner ce massacre israélien ? Vont-ils condamner ce comportement israélien ? Ils savent qu’ils peuvent arrêter Israël. Ils savent qu’ils peuvent freiner Israël. Ce sont eux qui donnent des armes, de l’argent et du soutien à ces criminels israéliens ».

Il a ajouté qu’il était persuadé que les infrastructures civiles étaient délibérément visées par les attaques israéliennes.

Massacre de l’hôpital al-Ahli : déconstruire le mensonge israélien

l n’est pas seulement improbable qu’une roquette palestinienne ait détruit l’hôpital de Gaza. C’est tout simplement impossible. Les médias le savent, mais ils sont terrifiés à l’idée de le dire.

Photo : Abdelhakim Abu Riash/Al Jazeera
Photo : Abdelhakim Abu Riash/Al Jazeera

Répétons-le encore une fois : les plus grandes fake news proviennent des médias de l’establishment. Lorsque les enjeux sont importants, ils ne se soucient guère de cacher leur rôle de porte-parole de la propagande occidentale.

Il s’agit d’une répétition de l’affaire des armes de destruction massive irakiennes. Nous sommes en train de nous faire enfumer. Croyez vos yeux, vos oreilles et les lois de la physique, et non les mensonges colportés par nos dirigeants et nos médias à propos de la frappe de missile de la nuit dernière sur l’hôpital baptiste de Gaza :

Aucun groupe palestinien ne dispose d’une roquette capable d’écraser un hôpital. Ce qu’ils ont, ce sont des engins souvent dérisoires glorifiés qui peuvent causer des dommages mineurs et occasionnellement faire un ou deux morts. Si le Hamas ou le Djihad islamique pouvait faire exploser un bâtiment, tuant des centaines de personnes, comme cela s’est produit la nuit dernière, on en entendrait parler à Tel-Aviv ou à Ashkelon également. Vous n’en entendez pas parler parce que ce n’est pas dans leur champ de possibilité.

Les apologistes d’Israël (et ils sont nombreux) partagent toutes sortes de vidéos qui n’ont rien à voir avec le bombardement de l’hôpital. Mais la vidéo de la frappe elle-même montre qu’une arme incroyablement grande et puissante a été utilisée. Écoutez le bruit que fait le missile juste avant de frapper : ce bruit est dû à sa vitesse phénoménale lorsqu’il fend l’air. Ce n’est pas le bruit d’une roquette palestinienne qui tombe.

Si vous regardez les vidéos de tirs de roquettes palestiniennes, vous remarquerez la lenteur avec laquelle elles se déplacent. Presque à la vitesse d’un escargot. Si elles échouent, elles tombent à la vitesse de la chute libre, et non à la vitesse quasi-supersonique du missile qui a frappé l’hôpital.

Penser le contraire, c’est tout simplement méconnaître les lois de la physique.

Les apologistes d’Israël tentent de brouiller davantage les pistes en suggérant qu’une roquette palestinienne est tombée ou a été interceptée, et que la roquette ou des fragments de celle-ci ont touché un très grand dépôt de munitions dans l’hôpital.

Acceptons le postulat raciste selon lequel des centaines de familles étaient heureuses de se mettre à l’abri à côté d’une énorme réserve d’explosifs au milieu d’une campagne de bombardements israéliens incessants.

Acceptons également l’idée fantaisiste qu’une fusée artisanale ou un fragment de fusée artisanale qui tombe puisse pénétrer les murs solides de l’hôpital et déclencher une telle explosion… Si tout cela était vrai, on verrait encore une série d’explosions secondaires lorsque les armes ont été détonées par l’explosion initiale. Ce n’est pas le cas, car il n’y a qu’une seule explosion, celle d’un énorme missile !

Israël a donc publié un enregistrement de deux militants du Hamas qui discutent après la frappe du missile pour savoir si c’est eux ou le Jihad islamique qui l’ont fait. C’est ce même Israël qui n’a pas détecté les mois de planification du Hamas nécessaires à l’organisation de sa soudaine sortie de Gaza il y a dix jours. Mais Israël a eu de la chance cette fois-ci, semble-t-il, et il s’est trouvé qu’il était à l’écoute lorsque Huey et Louie [deux des petitss Donald – NdT] ont décidé de s’auto-incriminer.

N’oubliez pas qu’Israël dispose d’une unité entière de « mistaravim », des agents secrets juifs israéliens formés pour se faire passer pour des Palestiniens et opérer secrètement parmi les Palestiniens.

Israël a produit une série télévisée très populaire sur ces personnes à Gaza, intitulée Fauda. Il faut être extrêmement crédule pour penser qu’Israël ne pourrait pas, et ne voudrait pas, monter un appel de ce type pour nous tromper, tout comme il trompe régulièrement les Palestiniens de Gaza.

La plupart des personnes qui diffusent ces mensonges savent qu’il s’agit de mensonges, y compris les médias, et plus particulièrement les correspondants du Moyen-Orient et des services de défense.

Quelques-uns au moins, comme Jeremy Bowen et Jon Donnison de la BBC, tentent prudemment de suggérer qu’il est peu probable qu’une roquette du Hamas puisse causer des dégâts d’une telle ampleur à l’hôpital de Gaza.

Mais ce n’est pas improbable. C’est impossible ! et ils le savent… Mais ils n’osent pas le dire.



13Oct.2023

Conférence en ligne sur Israël, la Palestine, le droit et Amnesty International

Relai du message d'Amnesty Internationnal France

 

Amnesty Internationnal, droit internationnal
Amnesty Internationnal, droit internationnal

Bonjour,

Le conflit israélo-palestinien connaît, depuis samedi dernier, des développements inattendus, sanglants et inquiétants.

Vous avez toutes et tous vu les images du conflit qui embrase Israël et la bande Gaza. Le sort des populations civiles sur place vous inquiète probablement. Amnesty International suit la situation de près et sa boussole, c'est le droit international.

Comment comprendre le conflit à partir des droits humains ? Amnesty International s’y efforce, depuis le début du conflit, faisant entendre la voix du droit, tout en remettant dans son contexte les causes profondes du cycle de la violence.

Dans cette circonstance, où l’émotion étreint non seulement les deux parties au conflit, mais aussi les personnes qui, dans le monde entier, assistent, impuissantes, à ces exactions, Amnesty International propose une séance d’information pour comprendre les enjeux de droit international et sa position qui en résulte. Rejoignez-nous pour prendre, ensemble, un peu de hauteur.

François DUBUISSON, professeur de droit international public à l’Université libre de Bruxelles et Philippe HENSMANS, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International, présenteront ces deux questions lors d’une visio-conférence qui se donnera ce lundi 16 octobre de 18 h 00 à 19 h 30.

ISRAËL, LA PALESTINE, LE DROIT ET AMNESTY INTERNATIONAL
Avec François Dubuisson et Philippe Hensmans
Lundi 16 octobre de 18 h 00 à 19 h 30

Lien vers la réunion Zoom
ID de réunion: 862 3775 2511 – Code secret: 381829

12Oct.2023

La puissance de destruction massive de l'armée la plus morale du monde...

Les champs du massacre, 2009
Les champs du massacre, 2009

Nous avons retrouvé le Cahier de 8 pages en couleur inséré dans le livre Rester humain à Gaza publié en 2010, suite à l'opération "Plomb durci".
Ce tiré à part fut largement inspiré par l'enquête d'Amnesty International menée à Gaza en janvier 2009 et nous avions obtenu l'aval d'AI France pour sa publication.

Sur l'enquête d'Amnesty INTERNATIONAL à Gaza, janvier 2009

Aujourd'hui, près de 15 années plus tard :

Photo envoyée par Ziad M, 2022
Photo envoyée par Ziad M, 2022

Avec le degré de sophistication et de "progrès" technologiques, pouvons-nous seulement évaluer la puissance de feu et le potentiel de destruction d'un État qui - depuis sa création au forceps en 1948 - punit et martyrise un peuple entier ?

9Aug.2023

Gilles Perrault, décès d’un homme à part

Gilles Perrault, « un homme à part ». Ce qualificatif d’Alain Gresh, qui l’a bien connu, illustre bien la dimension des engagements militants de Gilles Perrault, décédé le 3 août 2023 à l’âge de 92 ans.

Gilles Perrault a été en effet à la fois journaliste, historien, avocat, militant anticolonialiste et pour les droits humains en général, romancier talentueux, scénariste.

Gilles Perrault
Gilles Perrault

Gilles Perrault [Capture vidéo]

L’UJFP, qui avait animé avec lui à Cherbourg une conférence-débat sur le thème «Palestine : quelles conditions pour une paix juste et durable ?» et signé avec lui plusieurs déclarations de solidarité avec le peuple palestinien se souviendra de la multiplicité de ses engagements.

  •   Contre la peine de mort avec son livre Le pull-over rouge
  •   Pour l’abolition de la dette du Tiers Monde
  •   Contre le Front National (association « Ras le Front »)
  •   Pour la mémoire du militant anticolonialiste Henri Curiel, avec la publication de Un homme à part – et ses relations étroites avec Alain Gresh
  •  Pour la publication de L’orchestre rouge expliquant l’activité clandestine extraordinaire de Léopold Trepper lors de la seconde guerre mondiale
  •  Pour le retentissement de son livre Notre ami le roi condamnant le régime de torture du roi du Maroc Hassan II
  •  Et de nombreux autres.


L’UJFP retient particulièrement des engagements de Gilles Perrault que la diversité des approches et des talents renforce l’efficacité du militantisme pour les causes justes.

L'hommage d’Alain Gresh


Gilles Perrault est mort dans la nuit du 2 au 3 août. Installé depuis des décennies dans le village de Sainte-Marie du Mont, proche des plages du débarquement de Normandie, ce qui lui permettait de satisfaire sa passion pour l’événement, il s’était fait rare à Paris.
La dernière fois que nous nous sommes croisés c’était lors de l’inauguration de la plaque en l’honneur d’Henri Curiel, Égyptien juif, militant internationaliste assassiné à Paris le 4 mai 1978. C’est à l’occasion de son enquête pour préparer le livre consacré à Curiel, Un Homme à part, que nous nous étions rencontrés pour la première fois, en 1981 je crois. 
Il m’avait alors demandé l’autorisation de mentionner que j’étais le fils de Curiel. L’ouvrage connut un immense succès qui contribua à faire connaître la figure de Curiel en France et bien au-delà, et à perpétuer sa mémoire et surtout ses combats.

Synchronicité étrange, la veille du décès de Gilles, je m’étais replongé dans ce livre, toujours étonné de mesurer comment ce Français complètement étranger à l’Égypte avait pu raconter de manière si vivante l’histoire de ce pays dans les années 1940 et 1950, bien mieux que nombre de spécialistes. 
Gilles m’avait appelé il y a quelques semaines pour m’annoncer, fou de joie, qu’un producteur, avait acheté les droits d’Un Homme à part. Nous en avons discuté et il suggéra même que je puisse jouer le rôle de Curiel, il avait simplement oublié que j’ai 75 ans – et, de toutes façons, j’aurais fait un piètre acteur.

À l’heure où il est de bon ton de discréditer tous ces militants qui dans la seconde moitié du XXe siècle ont combattu pour des « lendemains qui chantent », il ne cherchait pas à cacher ses sympathies, lui qui avait été trop jeune pour s’engager dans la Résistance, pour ces luttes d’émancipation qui ont marqué son époque. 
L’œuvre de Gilles Perrault est immense, comme ses succès. De L’Orchestre rouge à ses livres sur le débarquement du 6 juin 1944, en passant par sa saga sur les services secrets de Louis XV, Le Secret du roi, et ses nombreux romans dont certains furent adaptés à l’écran. 
Sans oublier Notre ami le roi, un bombe qui ébranla le roi Hassan II du Maroc et ses relations avec la France et qu’il évoqua longuement dans un entretien pour Orient XXI.

Engagé, Gilles Perrault le fut, au meilleur sens du terme. Il fut l’un des fondateurs de Ras l’Front dans les années 1990, une première tentative d’organiser la résistance au Front National. 
Mais l’expérience tourna court. Didier Daenickx, dans un pitoyable pamphlet publié en 1997, dont le style sinon le contenu rappelle celui de Georges Suffert dans Le Point sur « le patron des réseaux d’aide aux terroristes » et qui aboutit à l’assassinat de Curiel en 1978, accusa Perrault, rien de moins que d’être un négationniste, un "être à double visage dont l’ombre noire obscurcit cette fin de siècle". Rien de moins !

Gilles mit fin alors à ses activités militantes – il écrira joliment qu’il s’était inscrit à "l’ANPE de la militance" –, ce qui n’était que partiellement vrai car il continua à se mobiliser pour des causes diverses, des prisonniers basques au droit de mourir dans la dignité. Il fut un soutien fidèle aussi d’Orient XXI.

Avec Gilles Perrault, je perds un ami très cher et la France un insatiable enquêteur, une voix rare et courageuse, qui continuera d’être portée par tous ses écrits qu’on redécouvre chaque fois avec un plaisir d’autant plus grand que son écriture épouse la réalité avec grâce et subtilité. 
Toutes mes condoléances à Thérèse son épouse qui fut un soutien précieux dans ces dernières années difficiles où il faut faire face au vieillissement inéluctable, à ses quatre fils ; et une pensée pour leur fille Géraldine prématurément décédée.

Alain Gresh


25Jul.2023

Les enfants de Jénine n’oublieront jamais

Un article de Gidéon Lévy - Journaliste et écrivain israélien, Gideon Levy a publié un article dans Harretz le 6 juillet 2023 suite à l’invasion de Jenine par l’armée d’occupation israélienne qui a déplacé des milliers de personnes, blessé et arrêté des centaines d’autres, détruit maisons, routes, voitures. Douze Palestinien.nes ont été tué.es dont 3 enfants. Ce texte est un hommage aux enfants et petits enfants d’Arna, fondatrice du Stone Theatre, qui ont grandi, se sont exprimés, ont soigné leurs traumatismes dans ce théâtre appelé Freedom Theatre par Juliano Mer Khamis.

Un garçon d’environ trois ans sort de chez lui mercredi matin [5 juillet], pour la première fois depuis deux jours, accompagné de sa mère et de sa grand-mère.

Les Palestiniens de Jénine pleurent les victimes de l'assaut militaire israélien.
Les Palestiniens de Jénine pleurent les victimes de l'assaut militaire israélien.

Les Palestiniens de Jénine pleurent les victimes de l'assaut militaire israélien. (Photo : via ActiveStills.org)

D’une main, il tient la main de sa mère, de l’autre une arme à feu jouet. La rue est encore à peu près vide, seuls quelques habitants ont osé sortir, et ceux qui l’ont fait semblent en état de choc. Un terrible silence règne sur la rue à demi détruite, ce silence qu’on entend toujours après le bruit. L’enfant jette un regard inexpressif sur la pile de décombres qui borde la chaussée anciennement pavée, réduite aujourd’hui à une piste de terre. Il est silencieux, tout comme sa mère. Cette image était mercredi sur les écrans d’Al-Jazeera, qui a assuré une diffusion ininterrompue depuis le camp de réfugiés de Jénine.

Cette fois-ci, Dubi Kurdi, ex-soldat israélien, n’a pas transformé le camp en stade Teddy Kollek (le grand stade de Jérusalem) avec son bulldozer, comme il s’en était vanté à l’occasion de l’épisode précédent, en 2002. Le nombre de maisons détruites ne s’est pas élevé à 500, comme cela avait été le cas lors de l’Opération Rempart, et le nombre de morts a été relativement faible. Mais l’enfant est sorti dans la rue en tenant la main de sa mère, et son visage disait tout ce qu’il y avait à dire. Peut-être qu’il était le petit garçon de la vidéo filmée la veille dans une des maisons du camp : dans une scène affreuse qui pourrait provenir d’une des périodes les plus sombres de l’histoire, des soldats armés et cuirassés envahissent une petite maison. Ils ordonnent à tout le monde de mettre les mains en l’air. Un soldat pointe son fusil sur les femmes et les enfants, et un hurlement de terreur perce l’air. Coupez. Fin de la vidéo, mais les enfants n’oublieront pas. Ils n’oublieront jamais ce qu’ils ont subi cette semaine.

Ces enfants sont déjà les petits-enfants et arrière-petits-enfants d’Arna. Lors de la sortie du merveilleux film de Juliano Mer-Khamis “Les enfants d’Arna”, consacré aux enfants du camp que sa mère avait aidé à grandir au sein de son projet de théâtre, son réalisateur était encore en vie. Juliano a été assassiné, mais son film est toujours là. Il faut le projeter avant et après chaque “opération” militaire israélienne dans le camp de Jénine, avant et après l’insupportable déluge d’éloges qu’une légion de généraux et d’analystes déverse sur l’action, qui est toujours différente de toutes celles qui l’ont précédée, plus chirurgicale, plus efficace.

Trois garçons étaient les vedettes du documentaire : Ala, Yousef et Ashraf. Pendant environ dix ans, Mer a suivi les enfants avec lesquels sa mère travaillait. Il a filmé le petit Ala assis sur les ruines de sa maison, abasourdi, le regard allant d’un point à un autre, comme s’il cherchait un réconfort et un refuge. Ala el-Sabagr est devenu plus tard le commandant des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa. En novembre 2002, deux semaines après la naissance de son premier fils, des soldats israéliens l’ont tué, et on voit dans le film une photographie de son corps carbonisé.

Le petit Ashraf rêvait de jouer Roméo. Dans le film, on le voit fouiller les décombres de la maison d’Ala, dans un effort pour retrouver des objets qui seraient encore intacts. Dans le film, Ala raconte l’histoire du meurtre de son ami Ashraf, quelques semaines avant qu’il meure lui-même pendant la bataille pour Jénine. Le troisième garçon, Yousef, est en classe lorsqu’un obus israélien atterrit dans la salle. Il sort de la pièce le corps d’une des fillettes tuées ; une fois adulte, il a commis un attentat terroriste dans la ville israélienne de Hadera, et il a été tué. Parmi les enfants d’Arna, Zakaria Zubeidi est le seul garçon à survivre. Il est incarcéré en Israël pour de nombreuses années.

Mercredi, les petits-enfants et arrière-petits-enfants d’Arna sont sortis dans la rue ravagée. Le camp de Jénine est un camp de réfugiés, dont les habitants ont été forcés de fuir leurs maisons cette semaine sans savoir quand ou s’ils pourront y revenir, réfugiés temporaires pour la troisième ou la quatrième fois.

Le groupe de correspondants militaires reconnus par les FDI que l’armée a amené observer son travail n’a vu aucun Palestinien dans les ruelles. En Israël, ils ne mentionnent pas les 20 000 habitants du camp qui ont subi les épreuves sans précédent causées par Israël, comme leurs parents et leurs grands-parents avant eux. En Israël, ils n’ont pas dit que le camp de Jénine abrite les foyers de dizaines de milliers de personnes dont la juste lutte lance un appel mondial, de même que leur souffrance. Et de nouveau, les FDI ont traité ces foyers comme un champ de bataille.

C’est ici que les enfants d’Arna ont grandi et sont devenus des combattants de la liberté, des “terroristes” dans le langage de la propagande israélienne, c’est ici que les petits-enfants et arrière-petits-enfants d’Arna grandiront maintenant vers le même avenir, le même sort.

Gideon Lévy, 6 juillet 2023 - Traduction ATL-Jénine

Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine (ATL Jénine), MVAC18, boîte 84,15 passage Ramey, 75 018 Paris
www.atljenine.net
https://fr-fr.facebook.com/ATLJenine/

Source : Haaretz

11June2023

TENUE DE NOTRE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE

LE 26 JUIN 2023 À 17H30
1 RUE WANTZ - 67800 HOENHEIM


____

ORDRE DU JOUR (*)

  • Présentation des comptes annuels 2022 (1er exercice de la SCIC)
  • Activité au cours de l’exercice écoulé et présentation des projets en cours
  • Approbation des comptes & quitus au président
  • Affectation des résultats
  • Rapport du président avec approbation des conventions visées à l’article L227-10 du code de commerce
  • Pouvoirs

____

NOTE IMPORTANTE

Le président expliquera comment les circonstances et difficultés liées au Covid19 l’ont décidé à transformer la société en Coopérative d’associé-e-s afin d’en assurer la pérennité.
À l’issue de l’AG, discussion libre autour des projets en cours, pot de l’amitié et visite (facultative) de notre installation.

MERCI PAR AVANCE DE VOTRE PRÉSENCE !

(*) Formulaires de convocation et de procuration ont été envoyés séparément et/ou individuellement à l’ensemble des associé-e-s à partir du 12 juin. Un compte rendu détaillé sera publié & expédié courant juillet 2023.

10June2023

75 ans de Nakba - « Nous avons tout laissé derrière nous »

75 ans de Nakba : Entre 750 000 et un million de Palestiniens ont été déportés de force par les milices sionistes en 1947-1949 et n’ont plus jamais pu rentrer chez eux.

Yasmin Abusayma, 15 mai 2023


Des centaines de villes et de villages ont été détruits, des milliers de personnes ont été tuées, dont un grand nombre lors de massacres qui ont terrorisé la population autochtone de la Palestine.

Soixante-quinze ans plus tard, nombreux sont ceux de cette première génération qui sont décédés entre-temps. Mais certains sont toujours en vie pour nous donner leurs récits de la nakba – le mot arabe pour « catastrophe ».

Fatima Abu Dayya, 82 ans, avait sept ans quand sa famille a été forcée de s’enfuir de son village de Yibna, pris par les sionistes en 1948. Yibna est situé à 15 kilomètres au sud-ouest de Ramla.

    « Mon père a pris la clef de notre maison ainsi que quelques vêtements, après quoi nous avons voyagé dans une charrette tirée par un âne. Nous sommes d’abord allés à Ashdod »,

... explique-t-elle à The Electronic Intifada. Elle se souvient encore de la route, « trop longue et toute couverte de sable épais ».

Mais Ashdod n’offrait aucune sécurité.

    « Ashdod et les zones voisines étaient elles aussi soumises à des attaques aériennes, si bien que nous avons été forcés de partir et de nous rendre à Gaza. »

Finalement, la famille s’était arrêtée dans la zone de Beit Lahia, à Gaza, où Fatima allait grandir dans un camp de réfugiés.

    « Quand je pense au mot ‘nakba’, mon cœur saigne. Rien n’est plus pénible que d’être déporté et séparé de vos propres souvenirs et de votre existence. »

Yibna était renommé pour ses citronniers, ses oliviers et ses palmiers, ainsi que pour la fraîcheur de ses printemps, et Fatima aidait son père, qui était fermier.

    « Le parfum de nos terres me manque. Après notre départ, mon père n’a plus jamais cessé d’aspirer à retourner à ses récoltes d’oranges et de raisins. Il n’a jamais perdu l’espoir de rentrer un jour. »

Elle se souvient très bien de la façon dont les gens fuyaient les milices sionistes qui avançaient : Certains s’encouraient pieds nus après avoir tout abandonné derrière eux afin d’échapper aux bombardements.

En dépit des événements tragiques auxquels avait assisté la famille de Fatima, ses membres étaient sûrs que leur déportation ne serait que temporaire.

Fatima a 10 petits-enfants. Elle est bien décidée à retourner à Yibna.

    « Chaque matin, je raconte à mes petits-enfants des histoires sur mon enfance à Yibna et je leur enseigne cette histoire. Je leur dis à quel point nous vivions des jours heureux à l’époque.

Israël n’a pas fait que prendre la terre, dit-elle.

    « Israël a volé notre histoire et nos souvenirs. Il est de mon devoir d’enseigner à mes petits-enfants que la Palestine est notre terre, pas la leur. »

Le poète

Hassan al-Deryawi, 83 ans, est originaire de Haïfa. Après que les membres de sa famille ont été chassés, ils se sont eux aussi établis à Beit Lahia.

Hassan, un prof d’arabe retraité, avait 8 ans quand il a été forcé de quitter Haïfa.

    « Pour commencer, les milices sionistes ont occupé la région du mont Carmel. Puis elles se sont mises à tout bombarder. »

Hassan et sa famille s’étaient enfuis avec le peu de biens qu’ils avaient pu emporter.

    « Mon père avait préparé un petit sac où nous avions mis quelques affaires élémentaires, en croyant que nous allions retourner au bout de quelques jours. J’avais pris mon cartable et mon ballon, si je me souviens bien. Nous avions laissé tout le reste derrière, notre terre, notre maison, notre argent et nos rêves. Nous nous étions même laissés sur place, en nous cramponnant à l’espoir d’y retourner un jour. »

Son père travaillait au port de Haïfa, un centre de transport et de commerce, à l’époque. Les sionistes voulaient s’emparer prioritairement du port de Haïfa en raison de l’emplacement stratégique de la ville en tant que porte d’accès à la région méditerranéenne, raconte Hassan, qui est un mordu d’histoire.

    « Tout au long de son histoire, Haïfa a eu une présence commerciale et militaire significative. Cela l’a exposée à des ambitions coloniales »,

... explique-t-il à The Electronic Intifada.

Hassan avait terminé sa première année à l’École islamique al-Widad, de Haïfa.

    « La situation la plus horrible à laquelle j’ai assisté, ce fut la démolition de mon école. Je me rappelle encore quand les sionistes l’ont bombardée avec leur artillerie. »

Les derniers jours à Haïfa avaient été chargés, se rappelle-t-il. Quand les combats et les bombardements s’étaient intensifiés, les enfants s’étaient souvent mis à l’abri sous leurs sièges.

    « Chaque jour, je parcourais une longue distance avec mes sœurs pour aller à l’école. Nous devions nous garder des balles et courir d’une rue à l’autre, jusqu’au moment où nous arrivions à l’école. »

Avant qu’Israël eût coupé Gaza du reste du monde, Hassan emmenait parfois ses étudiants en excursion en Palestine, dans les années 1980.

    « Un jour, nous visitions Haïfa et j’avais montré à mes étudiants où se trouvait ma maison et où je jouais au football et dansais le debke avec mes amis. Je souhaiterais tellement pouvoir revoir ces endroits. »

Parfois, Hassan écrit de la poésie sur Haïfa et il évoque toujours la ville à l’adresse de ses petits-enfants.

    « Si quelqu’un me donnait le don d’invisibilité, je me déguiserais et me rendrais à Haïfa. Je contemplerais chaque pouce de sa terre, de ses rues et de son port. Il y a une profonde blessure à l’intérieur de chacun d’entre nous et cette blessure ne guérira jamais, sauf si nous retournons. »

Le survivant


Suleiman Hamdan, 81 ans, avait six ans en 1948. Il avait grandi en compagnie de ses cinq frères et quatre sœurs.

La mère de Suleiman, déjà veuve à l’époque, avait été forcée de s’enfuir de leur village de Maghar, ce qui signifiait laisser derrière eux leur maison, leurs biens et même Suleiman en personne, au cours de ce pénible voyage.

La mère de Suleiman souffrait d’une maladie respiratoire et, tout en marchant, elle avait besoin de soins constants. Suite à une attaque d’une milice sioniste contre Maghar, en 1948, elle avait été forcée de s’en aller et de gagner Majdal, dans la région de Tibériade.

    « Il était malaisé pour ma mère de gérer seule le long trajet vers Majdal. Elle avait 10 enfants et elle avait oublié de m’emmener. Heureusement, un des voisins m’avait pris avec lui et m’avait renvoyé à ma mère. »

Mais, bientôt, Majdal avait subi des attaques aussi et la famille avait dû fuir à nouveau. Elle était partie vers le sud et ne s’était pas arrêtée avant d’avoir atteint Rafah, dans le sud de Gaza.

Aujourd’hui, Suleiman vit dans le camp de réfugiés de Maghazi.

Pendant de nombreuses années, Suleiman a travaillé comme ouvrier en Israël. Parfois, il allait travailler du côté de Yazur, un village proche de Maghar.

En ces lieux, d’amers souvenirs de son passé le hantent. Il ne s’est jamais rendu dans son propre village, toutefois.

Il se rappelle très bien ce qui est arrivé à son frère et à de nombreux autres à Maghar.

Une unité de l’armée britannique était stationnée près du village, rappelle-t-il. Avant que les troupes britanniques ne lèvent le camp, dit-il à The Electronic Intifada, elles avaient invité la population locale à en reprendre possession.

C’était une embuscade. Les Britanniques, qui avaient dirigé la Palestine entre les années 1920 et les années 1940, avaient donné des armes et des fusils à un groupe de sionistes qui se cachaient dans le camp. Quand les villageois étaient arrivés, ils s’étaient fait tirer dessus.

Plus de 25 hommes jeunes avaient été tués, d’après les souvenirs de Suleiman. Son frère Mahmoud fait partie de ces jeunes, mais il avait survécu.

C’est après ce massacre que la population de Maghar s’était enfuie.

Le père de Suleiman avait été le chef du village. Il possédait plus de cinq hectares d’orangers et un puits d’eau qui avait été donné en cadeau à son grand-père parce qu’il avait servi dans l’armée ottomane dans les années 1880.

    « Nous n’étions pas en mesure de prendre avec nous la moindre de nos possessions »,

... dit Suleiman.

    « Malgré nos espoirs de retour dans nos terres après la guerre, tous ceux qui avaient été déportés furent incapable de le faire. Nos propriétés furent perdues. C’est le puits d’eau qui avait manqué le plus à mon père. »

Ne renoncez jamais à vos traditions et à votre histoire. C’est ce qu’enseigne Suleiman aux jeunes aujourd’hui.

    « Vous devriez toujours vous accrocher à vos origines »,

dit-il.

    « Elles constituent votre passé ; elles forgent votre avenir. »

16 mai 2023 - Charleroi Pour la Palestine

18Apr.2023

Devant le terrible poids de l’Histoire, le refus de L’oubli

Le soulèvement du ghetto de Varsovie, 19 avril 1943


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Ce qui reste aujourd’hui du ghetto : le mur du souvenir contre l’oubli...
Ce qui reste aujourd’hui du ghetto : le mur du souvenir contre l’oubli...

16Apr.2023

LA JOURNÉE DU PRISONNIER PALESTINIEN par Ziad MEDOUKH

LIBERTÉ POUR TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS


Dans un contexte très particulier marqué par la poursuite des attaques sanglantes de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien dans l'ensemble des territoires palestiniens, des attaques qui ont fait une centaine de morts dont des enfants et des femmes — depuis le début de l'année 2023, et la multiplication des violations systématiques du droit du peuple palestinien par les soldats et les colons israéliens, les Palestiniens partout dans le monde commémorent la Journée internationale du prisonnier palestinien.

Une commémoration très forte avec des manifestations et rassemblements dans les villes palestiniennes, devant les sièges des organisations internationales dans les Territoires palestiniens    et des actions de solidarité avec les prisonniers palestiniens dans de nombreux pays.
Pour cette année 2023, et à l’occasion de la Journée du Prisonnier Palestinien, célébrée le 17 avril de chaque année, le peuple palestinien, et avec lui, les solidaires de bonne volonté, rendent un grand hommage à tous les prisonniers palestiniens en souffrance permanente derrière les barreaux israéliens.

Tous les Palestiniens où qu'ils soient, pensent à ces détenus qui continuent à vivre une situation alarmante et préoccupante, avec la torture, la violence physique et psychologique, les lois racistes, la négligence médicale et les conditions carcérales inhumaines dans les prisons israéliennes.
Dans ces prisons, leur situation se dégrade jour après jour, et les autorités israéliennes aggravent encore leurs souffrances par des mesures illégales et des provocations permanentes. Une mort lente attend les 4 850 prisonniers qui vivent la surpopulation carcérale.
Surtout que parmi ces prisonniers, des personnes fragiles comme les enfants, les femmes, les personnes âgées, les malades et les blessés. Sans oublier le surpeuplement, l'insalubrité, la mauvaise nutrition, et l'isolement individuel, comme le cas du prisonnier Ahmed Manasra, dont l'occupant continue de le détenir et de l'isoler malgré un état de santé et psychologique grave. Nous mentionnons également ici les plus anciens détenus isolés dans les prisons d'occupation, le prisonnier Muhammad Khalil, qui fait face à l'isolement cellulaire depuis plus de 15 ans !
Jour après jour, les prisonniers palestiniens s'exposent à une négligence médicale délibérée, ils reçoivent leur traitement médical avec beaucoup de retard, beaucoup de détenus très malades et très âgés sont sur la voie de mourir dans des prisons surpeuplées.
Il faut rappeler ici qu'en 2022, quatre prisonniers palestiniens sont morts en captivité, dont trois à la suite d'une négligence médicale délibérée.

Voilà comment cet état d'apartheid traite les malades palestiniens dans des geôles insupportables. Une mort lente et cruelle. Le gouvernement israélien d'extrême droite a voté début 2023 des lois contre les prisonniers palestiniens : parmi elles figure la promulgation de lois et de législations racistes affectant le sort des prisonniers et de leurs familles, dont la plus importante était le projet de loi sur l'exécution des prisonniers qui ont mené des opérations de résistance contre l'occupation, en plus de la loi sur la révocation de la citoyenneté et de la résidence des prisonniers originaires de Jérusalem et des Territoires occupés en 1948.
D'autant plus, que, et comme une punition collective,— pour mettre la pression sur ces prisonniers et sur leurs familles, l'administration pénitentiaire israélienne annule souvent les visites des familles et des avocats, ainsi que les appels vidéos.

Même le Comité international de la Croix-Rouge-CICR, unique structure autorisée à communiquer directement avec les prisonniers palestiniens et à leur rendre visite, trouve des difficultés pour faire entrer les produits alimentaires et les produits d'hygiène et d'assainissement dans la cantine des prisons.
Un autre aspect dramatique : les forces de l'occupation israélienne continuent à arrêter des Palestiniens en Cisjordanie occupée et à Jérusalem. Parmi eux des enfants. Et cela malgré l'appel de l'ONG "Défense for Children International" afin que les autorités israéliennes prennent des mesures immédiates pour libérer tous les enfants palestiniens détenus dans les prisons et les centres de détention israéliens, et de préserver leur vie en accord avec le droit international.

Toutes ces arrestations arbitraires augmentent le nombre de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. Plusieurs milliers se retrouvent dans de petites cellules, sans accès à des sanitaires dignes et privés.

Oui, presque cinq mille palestiniens toujours détenus dans les différentes prisons israéliennes. Selon les derniers chiffres du Club du prisonnier palestinien — Al-Asir Club — début avril 2023, il y aurait actuellement 4 850 détenus, et, parmi eux, 31 femmes, 160 enfants de moins de 18 ans, 4 députés, 32 journalistes, 627 prisonniers malades dont 42 très gravement, 141 prisonniers âgés de plus de 60 ans, 554 prisonniers qui sont condamnés à perpétuité une ou plusieurs fois, comme le détenu Abdallah Barghouti, condamné à 67 reprises (!), plus de 400 prisonniers qui sont en prison depuis plus de 20 ans, et 23 détenus sont arrêtés avant les accords d'Oslo en 1994. Parmi eux, deux sont en prison depuis 30 ans, dont le plus ancien prisonnier palestinien, Mohamed Touss, en prison depuis 38 ans, considéré comme le doyen des prisonniers palestiniens actuellement.
Et les Autorités israéliennes détiennent toujours les corps de 12 prisonniers palestiniens morts dans les prisons israéliennes entre 2018 et 2023, refusant de les rendre à leurs familles.

Depuis le début de cette année et jusqu'à la deuxième semaine d'avril 2023, l'occupant a arrêté plus de 2 320 palestiniens en Cisjordanie. Dont 340 enfants et 39 femmes.
En 2022, il y a eu 8 600 arrestations, dont près de 1 300 mineurs. 1 600 ordres de détention administrative ont été prononcés. Les arrestations visent plus particulièrement les militants, les défenseurs des droits humains, les étudiants, et les journalistes.
Trente femmes courageuses et déterminées sont toujours prisonnières, parmi elles, 15 mères de familles, 5 en détention administrative illégale, 9 blessées et 3 journalistes.
Le Club du Prisonnier Palestinien a confirmé que l'occupation a arrêté plus de 9 500 enfants palestiniens entre 2015 et fin mars 2023.


Mais l'espoir reste intact pour libérer tous nos prisonniers, nos héros et nos résistants.
Par milliers, les Palestiniens, résistants, activistes, députés, hommes politiques, militants, engagés, combattants ou simples civils, hommes, femmes ou enfants croupissent dans les prisons israéliennes, en toute illégalité au regard du droit international.
Nos prisonniers avec leur résistance remarquable continuent de donner une leçon de courage et de détermination, pas seulement aux forces de l’occupation israélienne, mais au monde entier. Ils sont un exemple de patience et de persévérance, de volonté et d’attachement à la justice.
Ils sont nos héros, ils sont notre dignité, ils sont notre espoir ! Ils sont libres malgré l'isolement. Eux, les militants d'un idéal. Ils sont les prisonniers de la liberté !
Malgré la cruauté de l'occupant, le silence complice de cette communauté internationale officielle, l'absence de pression de la part des organisations des droits humains, et le silence des médias qui occultent leur souffrance, le combat de nos prisonniers continuera jusqu’à la liberté, et pour la justice.
Nos prisonniers défient l’occupation ! Ils résistent, existent et persistent !Ils se révoltent et organisent des grèves de la faim, et des actions de protestation.
La grève de la faim est bien souvent leur seul recours. Ainsi, Adna Khader poursuit sa grève de la faim depuis 72 jours.

L’arrestation, la détention et le jugement de nos 4 850 prisonniers retenus jusqu'à  présent dans 20 prisons israéliennes sont illégitimes, car ils sont les prisonniers de la liberté, ce sont les prisonniers de la dignité.
Parmi ces prisonniers, 700 souffrent de maladies graves, leur vie est en danger, à cause de la négligence médicale des autorités israéliennes qui veulent faire pression sur eux pour qu'ils cessent leur combat. Selon le Comité des prisonniers palestiniens, 46 détenus souffrent d'une maladie grave comme le cancer, la paralysie, l'immunité très faible, des difficultés respiratoires, un accident vasculaire et cérébral, une infection du sang, de l'hypertension, du diabète, de troubles des fonctions cardiaques, d'épilepsie, de leucémie, d'une tumeur cérébrale, de maladies nerveuses, et d'autres maladies chroniques graves, à l'image du prisonnier Walid Daka, gravement malade, détenu depuis 37 ans !
Car parmi ces prisonniers, des dizaines sont enfermés dans les prisons israéliennes depuis des décennies. Leur seul crime a été d’avoir résisté face à l’occupation illégale. Car parmi ces prisonniers, plus de 849 personnes sont sous détention administrative illégale sans jugement ni procès, parmi elles deux femmes et 6 enfants.

En 2023, nos prisonniers vont poursuivre leur mobilisation et leur lutte comme chaque, année afin de faire entendre leur voix, pour améliorer les conditions de leur détention et de mettre la pression sur les Autorités israéliennes. Une action soutenue par toute une population qui considère la cause des prisonniers comme la première cause.
Le combat de nos prisonniers pour la liberté est suivi en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza, dans les Territoires de 1948, et aussi en exil par des milliers de Palestiniens qui organisent partout des actions de soutien à ces prisonniers dans leur résistance quotidienne.
Malgré quelques initiatives courageuses et appréciées prises dans certains pays par  des militants de bonne volonté et des associations de la société civile, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, via des campagnes, des appels, des pétitions, et des actions, on peut observer le profond silence des médias, des intellectuels, des partis politiques, des organisations des droits humains, et celui des gouvernements d'un monde qui se dit libre et démocrate, mais qui n’arrive pas à bouger et à réagir devant une telle injustice.
Malgré la cruauté de l’occupant et le silence du ”monde libre”, le combat de nos prisonniers continuera jusqu’à la liberté, et pour la justice.

Vive le combat légitime de nos prisonniers pour la liberté et pour la vie. Vive la solidarité internationale avec nos prisonniers palestiniens, et avec notre cause de justice.

En attendant, derrière ces prisonniers et ces héros, tout notre peuple poursuivra le combat, jusqu’à la conquête de ses droits légitimes et la sortie du dernier détenu des prisons et des cachots israéliens.



LES PRISONNIERS PALESTINIENS : UNE LONGUE ET DOULOUREUSE HISTOIRE...
LES PRISONNIERS PALESTINIENS : UNE LONGUE ET DOULOUREUSE HISTOIRE...
12Apr.2023

Conférence-Témoignage avec un ancien prisonnier politique palestino-égyptien

Témoignage de Ramy et Céline LEBRUN-SHAATH, du 12 avril 2023

L'ancien prisonnier politique palestino-égyptien Ramy SHAATH vient témoigner en compagnie de sa femme Céline LEBRUN-SHAATH qui s'est battue avec acharnement pour obtenir sa libération.

Organisation : Groupe Jeunes d'Amnesty de Strasbourg.
Lieu : CARDO - Sciences PO Strasbourg.



Ramy SHAATH et sa femme Céline LEBRUN-SHAATH lors de leur passage à Strasbourg le 12 avril 2023 - ©photo casparmand
Ramy SHAATH et sa femme Céline LEBRUN-SHAATH lors de leur passage à Strasbourg le 12 avril 2023 - ©photo casparmand


Situation des Droits Humains dans le monde en 2022