Ilan Pappé, historien israélien.
C'est en grande partie grâce à son travail assidu de recherche sur les archives militaires que nous connaissons mieux les événements de Palestine, notamment la Nakba — la grande catastrophe du peuple palestinien, qui ont mené à la déclaration d'indépendance de l'État d'Israël en 1948.
« Lorsque dans le silence de l’abjection, l’on n’entend plus retentir que la chaîne de l’esclave et la voix du délateur ; lorsque tout tremble devant le tyran et qu’il est aussi dangereux d’encourir sa faveur que mériter sa disgrâce, l’historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. »
Chateaubriand
Ilan Pappé ( הפפ ןליא en hébreu) est un historien israélien faisant partie des
« nouveaux historiens » qui ont réexaminé de façon critique l’histoire d’Israël et du sionisme.
Né à Haïfa en 1954, fils d’Allemands juifs ayant fuit le nazisme dans les années 1930, son père par idéal sioniste, sa mère pour échapper à la Shoah. Il passe ses années de jeunesse dans la ville arabo-juive de Haïfa, puis part terminer ses études d’histoire à l’étranger : il est titulaire d’un doctorat de l’université d’Oxford (1984).
En 1992, il occupe le poste de Senior Lecturer au Département des sciences politiques de l’université d’Haïfa tout en présidant l’Institut d’études palestiniennes Emil Touma. De 1993 à 2003, il dirige l’Institut pour la Paix.
Parmi ses nombreux ouvrages publiés, on peut citer, traduits en français : La guerre de 1948 en Palestine (La fabrique éditions, 2000), Les démons de la Nakbah, les libertés fondamentales dans l’université israélienne (La Fabrique éditions, 2004), Le nettoyage ethnique de la Palestine (Fayard, 2008).
En mars 2007, lors d’une interview au quotidien italien Il Manifesto, Pappé déclare, sur un ton de profonde amertume : « Je quitte Israël, je n’arrive plus à travailler avec sérénité, je suis continuellement dans la ligne de mire... »
Puis, ébauchant un sourire, il ajoute : « ... mais je continuerai mon combat de l’étranger pour que le conflit israélo-palestinien soit rapporté dans son véritable contexte historique, loin du mythe et des fausses vérités qui l’ont marqué pendant toutes ces décennies ».
(Extrait du livre Rester humain à Gaza de Vittorio Arrigoni, page 6.)